ARCHITECTE ET... CHERCHEURE

L’architecte comme domaine de recherche.

Élise MACAIRE, titulaire du diplôme d’architecte DPLG, sociologue, maître de conférences à l’ENSA Paris-La Villette, chercheure au LET - UMR CNRS LAVUE, cofondatrice de l’association didattica.

Au cours de ses études à l’ENSA Paris-La Villette, alors qu’elle s’investit dans l’animation du réseau des anciens étudiants, Élise Macaire développe un intérêt pour les métiers de l’architecture. Qui sont les architectes qui n’exercent pas
en agence ? Quelles valeurs et compétences déploient-ils dans d’autres secteurs d’activités ? L’analyse des parcours et la question des pratiques sont au cœur de ses travaux de recherche. Témoignage.

Les champs et disciplines enseignés tels que le dessin, l’exercice de conception, la capacité de représentation, la méthodologie de projet, montrent l’ouverture du socle de la formation des architectes. Un diplômé en architecture
est finalement outillé pour beaucoup de choses et dispose de compétences « recyclables », pertinentes et essentielles dans d’autres domaines. Je pense que celles-ci mènent à des pratiques multiples, et participent de la consolidation
du milieu et à une meilleure diffusion du travail de l’architecte dans la société.

Pour ma part, je me suis orientée vers le monde de la recherche. J’ai eu l’opportunité de rejoindre un laboratoire au moment de la création du réseau RAMAU, dédié aux activités et métiers de l’architecture et de l’urbanisme. Accompagner le travail des chercheurs m’a beaucoup plu, j’ai complété ma formation par un master de sociologie et engagé une thèse sur les pratiques, alors émergentes, des collectifs d’architectes mobilisant pédagogie et participation démocratique dans leurs activités.

Mon travail d’enseignante-chercheure porte donc sur les architectes et leurs pratiques, récemment dans le cadre d’une recherche nationale sur
la formation à l’HMONP. Au regard de la pluralité de la professionnalité des architectes, la « génération HMO » s’interroge sur le caractère spéci que de l’habilitation alors qu’elle est aussi envisagée comme un symbole d’appartenance à un corps de métier ouvert et diversité.

En parallèle à mes activités d’enseignante- chercheure, je collabore également avec le cabinet Entrelieux (Rochefort). Nous intervenons en « assistance à maîtrise d’usage » auprès de collectivités pour impliquer les habitants dans le devenir de leur territoire. En effet, partant de l’hypothèse qu’il n’existe pas de pratiques démocratiques d’architecture sans pédagogie, j’ai co-impulsé la création de l’association didattica, dédiée à l’éducation populaire dans
le champ de l’architecture. Les actions pédagogiques, démarches participatives
et ateliers coopératifs mis en œuvre participent à la découverte, la compréhension et l’appropriation du cadre de vie par les habitants. Autant de pratiques au cœur des ré exions contemporaines, un engagement essentiel à mes yeux...

LET (Laboratoire Espaces Travail)
UMR (Unité Mixte de Recherche) CNRS LAVUE

www.let.archi.fr

RAMAU (Réseau Activités et Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme)
www.ramau.archi.fr

Association didattica
www.didattica-asso.com

Collectif du chemin de transverse
www.lechemindetransverse.wordpress.com

540. n°50 - printemps 2021