Architecte investie

Architecte… et co-présidente de la Maison de l’Architecture du Limousin en Nouvelle Aquitaine

Béatrice Fournet-Reymond, co-présidente de la Maison de l’architecture du Limousin.

Lorsqu’une personne me questionne sur le métier que j’exerce, je réponds invariablement : « Je suis architecte ».
Une réponse qui pourrait laisser penser que l’architecture me constitue entièrement. Alors, je modère. Je complète en disant que je partage la présidence de la Maison de l’Architecture du Limousin, parce que pour exercer mon métier d’architecte de proximité, j’ai fondamentalement besoin de nourrir ma curiosité et mon énergie. Parce qu’un projet, quelle que soit sa complexité technique, est avant tout une aventure humaine qui va modifier durablement des espaces et des vies.

Participer à la vie de la Maison de l’Architecture du Limousin est pour moi une ouverture sur, vers, avec… le monde.
Une façon naturelle d’être une femme « augmentée » en allant vers d’autres personnes, d’autres regards, d’autres cultures, d’autres arts, d’autres connaissances…
Une manière d’être architecte pour tous et d’ouvrir les portes, d’accepter d’être enseignée, bousculée, surprise, pour avancer en évitant la fossilisation de mes convictions.

Fondamentalement, j’ai aussi envie de transmettre avec l’utopie assumée que chacun et chacune, sans distinction, devraient pouvoir s’approprier non seulement intellectuellement, mais surtout sensiblement, ce bien commun qu’est l’Architecture. Nous sommes citoyens — membres de la Cité, ville et territoire rural qui s’approvisionnent mutuellement à toutes les échelles et dans tous les domaines ; les échanges « globaux » accompagnent les réflexions locales (et inversement, je l’espère toujours).

Dans cette activité connexe, le temps donné est du temps partagé, il ressemble à des graines plantées, qui germent ou non, mais qui laisse place à l’imagination si ce n’est à la réalisation.

Le temps donné est rarement compté (j’oublie facilement la montre… surtout lorsqu’il s’agit de débattre). Le temps donné est toujours du temps reçu, qui, par je ne sais quelle alchimie, se transforme en nouvelles idées à mettre en pratique (architecturale).

Je suis architecte, oui, mais pas que… quoique…

n°46 - Printemps 2020