formation

Le 308, de l’éphémère au durable : un atelier de paysage.

Hélène Soulier, Alexandre Moisset, Vincent Tricaud , paysagistes, enseignants à l’ensapbx section paysage.

L’atelier de projet de paysage

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À partir du mois d’octobre 2010, les étudiants de 2e année de la formation paysage de l’ensapBx ont étudié les espaces extérieurs du 308 (la cour et la friche attenante à la cuisine du 308) afin d’en proposer leur transformation. Cette idée a émergé d’échanges entre les « permanents » du 308 et la Fédération française du Paysage représentée, notamment, au CFAA. Un atelier de projet a ainsi été mis en place pendant deux mois. Débutant sur une phase d’analyse, « la saisie des lieux », les étudiants ont réfléchi sur l’existant : le projet architectural du 308, le projet institutionnel, le rapport à l’avenue Thiers, la parcelle dans le tissu urbain environnant, les usages ponctuels et permanents, la destination culturelle du 308, etc. Ils ont en outre été confrontés aux pratiques des salariés permanents, usagers essentiels au long cours de ce lieu et ont enregistré scrupuleusement leurs regards d’habitués. Ces échanges ont particulièrement nourri le travail des étudiants en paysage, les aidant à formuler les nécessités des activités quotidiennes, les dysfonctionnements, etc.

Le paysage des petits espaces

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Le 308 respire au rythme d’activités pérennes et éphémères. Il nous semblait donc important de trouver une astuce pour épouser le programme singulier de ce lieu. Nous avons donc demandé aux étudiants d’imaginer un projet à long terme, mais de trouver en complément de celui-ci une hypothèse à court terme. Beaucoup d’entre eux ont réfléchi à l’éclairage du projet quand d’autres ont imaginé des dispositifs d’anamorphose ou de danse urbaine révélant le temps d’une soirée leurs projets longs. L’idée était de varier les outils du projet selon que l’on a devant soi vingt ans ou bien deux heures. Une autre particularité des lieux, au combien essentielle, fut la manière de mener un projet adaptable à la cour tout autant qu’à la friche. En effet, la même question s’est posée à chaque fois : comment un concept peut répondre à la fois à des usages publics tout autant qu’à des usages privés et destinés aux salariés ?

Une diversité de projets est aujourd’hui visible parmi les réponses, à la fois ancrée dans les lieux, leur histoire et leurs usages mais aussi élargie dans le concret : de l’installation plastique à l’installation beaucoup plus longue d’un milieu végétal.

n° 9 - janv 2011