Lors de la réunion du 27 novembre 2014 au 308, sur le thème « réagissons face à la crise », j’ai pris conscience que la réponse de notre profession à cette conjoncture économique ne pourrait qu’être « partagée ». S’il y a peu, nous n’osions pas parler de nos difficultés, aujourd’hui les langues se délient. Au cours de cette soirée, témoignages, outils, propositions…, se sont échangés.
Il ne faut pas en rester là !
Nous avons besoin d’une perception globale et « partagée » de la situation. il suffit de la faire émerger… De ma lecture, « Le capital au XXIe siècle de Thomas Piketty », je retiens deux choses :
• L’économie est une science sociale (comme l’architecture) et l’humain devrait donc en être le fondement.
• La « croissance » n’est pas une donnée « naturelle » de l’économie. Apparue au XXe siècle, elle a pour cause la destruction de notre monde (deux guerres mondiales, soixante millions de morts, tout à reconstruire). À l’échelle du temps, une croissance de plusieurs points ne peut être qu’exceptionnelle et le XXIe siècle tendra vers la normale : une croissance légèrement supérieure à zéro. De manière imagée, il paraît logique qu’une croissance significative et continue, dans un monde clos (notre terre), ne puisse engendrer à terme qu’une « explosion »
La récente nomination d’un mathématicien (de formation) au Nobel d’économie, démontre que notre société n’a pas pris conscience de la réalité de la situation.
En tant que professionnel, devons-nous attendre ou anticiper, et/ou accompagner cette prise de conscience ?
« L’intérêt public » de l’architecture ne nous impose-t-il pas des devoirs ?