édito

L’architecte trapéziste et spécialiste du grand écart.

Michel Moga , président de l’Ordre

Maltraités

Nous avons la chance de pratiquer un métier formidable qui nécessite la maîtrise des extrêmes. Écartelés entre deux mondes la culture et le chantier, le rêve et la réalité, la création et le service, notre accès à la commande est très inégal suivant les types de clientèle et les structures des agences.Les conditions d’exercice se dégradent. Il n’y a plus de générosité. Nous faisons des miracles, avec peu de moyens, en peu de temps. Toujours plus avec moins.L’artiste doit aussi faire des pirouettes, se badigeonner en vert, pour pouvoir travailler et slalomer à travers les normes d’accessibilité. Il doit aussi être performant et responsable pendant dix ans.Il nous faudra également utiliser le bois des pins maritimes couchés par la tempête Klaus et viser des labels, qui n’auront pas forcément pour conséquence, la qualité de l’architecture.Les réglementations s’empilent et confortent le mode de penser d’un moment les doutes, les peurs, les tous pareils…
Tout ceci est largement contreproductif pour le projet.

Mal compris

Selon une enquête récente du CNOA sur la façon dont les Français perçoivent les architectes, nous sommes considérés comme chers, inaccessibles, voire arrogants, et bien payés. Cependant, 95% pensent que c’est un métier d’avenir 
MES ENFANTS SERONT ARCHITECTES
.Depuis quelques temps, l’environnement bâti, la ville et l’architecture sont largement pris en compte dans les médias et l’image de l’architecte « réateur est mise en avant. Peu sont conscients de ce que représente le travail des agences derrière ces belles présentations.À nous donc, de mieux nous faire comprendre et prendre en compte les demandes.

Garder espoir

Nous devons nous donner les moyens d’avoir un avenir.
C’est ce qu’espèrent les étudiants à la fin de la HMONP (Habilitation à la Maîtrise d’œuvre en son Nom Propre).Comme nous, ils aiment ce métier que nous avons la chance d’exercer dans une région où sont programmés des aménagements importants.
Restons en éveil, pour capter ces opportunités. Rendons notre image plus positive en adoptant un comportement plus en empathie avec les autres. Soyons plus performants, par la formation continue et la structuration de nos agences. L’architecte isolé reste plus vulnérable, dans cette période de crise et de réduction de la commande.

Nous faire entendre pendant les périodes électorales à venir

Le CNOA vient de publier un manifeste « le droit à l’Architecture ». Ce texte, qui va être largement diffusé, développe toutes les raisons pour lesquelles LA CRÉATION ARCHITECTURALE EST D’INTÉRÊT PUBLIC.Nous serons le relais local pour interpeller les candidats sur les inquiétudes, les espoirs et les demandes des architectes, qui ne demandent que de pouvoir exercer leur métier dignement et avec passion en Aquitaine.

Michel Moga, Le Président de l’Ordre.

n°12 - novembre 2011